La symbiose entre les gens enracinés en Abitibi-Témiscamingue et le territoire traverse les époques. Elle est parfois touchante, parfois choquante, mais ce qui saute aux yeux dans les épisodes Froid, Fourrure, Cailloux, Pow-Wow et Pagaie, c’est la fierté… La fierté de transformer notre territoire nordique en oasis fertile… et la fierté de laisser ce territoire nous transformer en humains à la fois forts et sensibles.
Crédit photo: Guillaume Rivest
Aimer le froid et en être fier
Oui, aimer le froid ça existe. Voir de la neige tomber, sentir de l’air froid entrer dans nos poumons et frotter nos joues peut même générer une grande sensation de bien-être et, on le voit dans l’épisode Froid, une sensation de fierté dans le dépassement de soi.
« C’est quand tu as fini ta journée et que tu montes ta tente que tu dis « « Yes! Je l’ai faite cette journée-là! » Moi, ça m’a fait grandir. Ça m’a permis de me pousser tout le temps plus loin. On crée aussi des liens d’amitié qui vont durer toute la vie. » – Jépi Robichaud
La Traversée du lac Abitibi était l’événement par excellence pour démontrer à quoi peut ressembler cette relation d’amour avec le froid. Certes, ce n’est pas toujours facile à 30 degrés Celsius sous zéro (parlez-en à l’équipe de tournage qui a dormi dans dans une tente à -32), mais s’exposer à telles conditions entraînent, en plus de la fierté, une série de petits plaisirs, bons pour soi, les autres autour de nous, et notre environnement.
Crédit photo: Régis Massicotte
Se nourrir de la forêt
Les Anishnabe ont toujours adopté ce rituel, les prospecteurs ont suivi et L’Gros Trappeur le poursuit encore aujourd’hui. Du plus petit bleuet au plus gros gibier, trouver et récolter soi-même sa nourriture procure un énorme sentiment de fierté, car pour y parvenir, il faut maîtriser un grand nombre de connaissances sur son environnement. Reconnaître chaque trace, chaque odeur, chaque son, chaque plante, chaque bestiole, savoir le moment propice de l’année où les trouver, comment les attirer…
« C’est naturel de tuer un animal pour s’en nourrir moi je trouve. C’est naturel de cultiver toi-même tes propres légumes. On dirait des fois que le monde a perdu la fierté de nourrir leur famille de façon directe. Ils sont déconnectés de la nature complètement. Oui, tu vas passer ton 40 heures au bureau pour nourrir ta famille, mais tu retires quoi au bout de ça? » – Pascal Laliberté, L’Gros Trappeur.
Trouver des trésors
Si le gibier est le trésor des trappeurs et chasseur, l’or est certainement celui le plus prisé des prospecteurs. Un trésor qui demeure particulièrement propre au phénomène géologique qu’est la faille de Cadillac, en Abitibi. L’or est ICI. On ne peut pas la déplacer comme on déplace une usine de voitures. Trouver de l’or est relativement commun, mais trouver un gisement assez riche pour en faire une mine est rarissime. Pourtant, comme les premiers prospecteurs, les chercheurs et chercheuses d’or de notre époque persistent à s’exposer à toutes sortes de conditions pour trouver le métal précieux. Mais pourquoi? Les personnages de Cailloux nous prouvent que la fierté y est pour quelque chose…
« En Abitibi, la roche est belle. Mais tu ne regardes pas juste les roches! Tu regardes toute! T’as les arbres, t’as des champignons… » – Aline Leclerc
« Ce n’est pas juste de trouver, mais c’est de chercher qui est plaisant. » – Robert Gagnon
Crédit photo: Christian Leduc
Une vie culturelle riche
Même si les communautés autochtones sont marquées par notre histoire coloniale, elles représentent néanmoins aujourd’hui un lieu où les Autochtones continuent – tant bien que mal dans certains cas – de parler leur langue et pratiquer leurs rites traditionnels. Si on s’en tient au plus connu d’entre eux, le Pow-wow, il permet non seulement aux membres des communautés de se rassembler et de célébrer dans une ambiance festive et spirituelle, mais il devient aussi une occasion de fraterniser avec des non autochtones qui s’y présentent, dans le but d’en apprendre davantage sur les traditions des Premières Nations. Longtemps, cette célébration était carrément interdite.
« Depuis que j’ai commencé à danser, j’ai participé à beaucoup d’événements en région, à Montréal et à Ottawa. Quand tu es danseur, tu représentes beaucoup ta communauté. J’aime vraiment tout ce que je fais. La fierté. » – Jerry Hunter
Crédit photo: Régis Massicotte
Ne pas avoir peur
« Des bras durs comme de la roche, des cuisses comme des troncs d’arbres et du front tout le tour de la tête, qui n’était pas si bête. » Cette ligne bien connue de l’hymne abitibienne La bittt à Tibi, de Raôul Duguay, décrit pratiquement chacun des personnages de la deuxième saison d’Abitibi360. Tant physiquement et que mentalement, chacun d’eux s’est dépassé avec passion pour réussir des exploits intrinsèquement reliés à l’endroit d’où ils proviennent, en Abitibi-Témiscamingue. Il y a de ces moments où ce n’est plus l’humain qui altère son environnement, mais le contraire. Venir de l’Abitibi veut aussi dire se laisser imprégner d’une personnalité bien particulière… héritée du territoire unique où l’on habite.
« On est des inventeurs. On aime les défis. On n’a pas peur! On va avoir des peurs, mais on n’a pas peur de passer par-dessus! » – Paul Lemay
Faire partie de cette fierté
Visionnez la série Abitibi360 ou encore le Making-of, pour voir comment ses artisans ont réussi à réaliser un tel projet.