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La Traversée du lac Abitibi: apprivoiser le froid avec 5 petits plaisirs

apprivoiser le froid

Apprivoiser le froid, pas seulement en expédition!

 

Par Émélie Rivard-Boudreau

 

Chausser ses skis. Atteler son traîneau. Parcourir 100 km sur «une immense mer» glacée de l’Abitibi pendant cinq jours. Skier au froid. Manger au froid. Dormir au froid. Et vivre le parfait bonheur! La Traversée du lac Abitibi attire chaque année les hommes et les femmes les plus passionnées de l’hiver et du plein air nordique. Bien que l’expédition les pousse au dépassement physique et mental, ceux-ci s’accrochent pourtant à des petits plaisirs qui prennent soudainement un tout nouveau sens au froid.

 

contempler le lac Abitibi

Contempler le lac Abitibi

« Heille, c’est écoeurant à matin comme c’est BEAU! », entend-on dans l’épisode Froid d’Abitibi360. Difficile de ne pas s’exprimer aussi spontanément devant la majesté d’un levé de soleil du lac Abitibi. Même à 6h30 le matin. Même à -32 degrés Celsius. 

Pendant des heures de ski, chaque petit détail de l’environnement qui entoure les skieurs déploie sa beauté: les îles, les ombrages, les vagues de neiges, l’arc-en-ciel des tentes colorées, un parhélie ou un blizzard…

 

Manger au froid

Manger au froid

Pour Jépi Robichaud, le doyen de la Traversée et personnage de l’épisode Froid d’Abitibi360, le gâteau aux fruits est un incontournable en expédition. Sur le lac Abitibi, ce mal-aimé du temps des fêtes devient littéralement une source d’énergie et de chaleur. 

Les petits cornets au sirop d’érable deviennent, eux aussi, «un plaisir total», lorsque dégustés au froid hivernal. Il faut dire que l’effort physique soutenu demande un immense apport calorifique. Des skieurs se délectent d’une somptueuse sauce au vin sur patates, d’un (classique) chocolat chaud ou d’un surprenant foie de morue! Pour d’autres, ce sera simplement le sac de noix et les barres énergétiques. À chacun sa gâterie…  Une randonnée de 100 km est aussi un bon prétexte pour se récompenser d’une bonne demi-livre de bacon… par jour! 

 

se rechauffer au soleil

Se réchauffer et apprivoiser le froid

La chaleur, si minime soit-elle, traverse le corps et le coeur lorsque l’on vit pleinement la sensation du froid. Pour l’aventurière expérimentée France Lemire «Un rayon de soleil qui perce les nuages, c’est magique ». 

Le soir venu, les guerriers et guerrières de la froidure apprécient la sensation de coller ses pieds sur une gourde d’eau chaude glissée à l’intérieur du sac de couchage ou de nettoyer son visage d’une lingette réchauffée à la lanterne. Chacun trouve le confort comme il peut, avant de s’endormir d’épuisement. Il n’est pas rare de se réveiller plusieurs fois durant la nuit pour ajuster une fuite d’air, replacer son oreiller, manger une bouchée, vider sa vessie (garder au chaud une vessie pleine gaspille de précieux joules…) Loin de toute pollution lumineuse, se soulager sous les étoiles ou les aurores boréales s’avère parfois une expérience inouïe! 

 

ralentir froid abitibi360

Ralentir le rythme et s’en tenir à l’essentiel 

Moins d’objets. Plus de temps. Plus d’entraide. Voilà l’une des belles leçons de vie d’une expédition en autonomie. Quand les skieurs doivent tirer leur logement, leur chambre à coucher, leur cuisine, leur garde-manger, leur pharmacie et une partie de leur garage à l’intérieur d’un simple traîneau, voilà qui fait réfléchir à l’essentiel! 

Paradoxalement, certains des skieurs seront dotés de l’équipement dernier cri de la tête au pied. Pourtant, la simplicité volontaire en plein air, c’est possible! Prenez l’exemple sur Jépi Robichaud. Le vieux routier a porté le même manteau pour chacune de ses 23 traversées! En revanche, les conseils, les mots d’encouragement et les kilomètres qu’il a partagés en appui à de jeunes recrues de l’expédition sont, eux, incalculables. « Il a de ces gestes qui font même arracher les larmes», a rapporté France Lemire. 

 

 

skier en plein conscience

Méditer et skier en pleine conscience

Chaque petit pas de ski. Chaque glissement de traîneau. Chaque respiration. Chaque souffle de vent. Au fil des kilomètres, l’esprit des explorateurs dérive vers un état second. Il s’accroche à ces sons répétitifs, des phrases de motivations, des rythmes musicaux, des souvenirs, les relents d’une conversation quelques kilomètres plus tôt…

Le froid et la douleur confrontent les skieurs à leurs forces et leurs faiblesses. La splendeur du décor en amène plusieurs à la reconnaissance, à dire «merci». 

Chacun son introspection. Chacun son mantra. C’est impressionnant de voir à quel point l’humain est capable de repousser ses propres limites, physiques et mentales.

 

Dans Froid, Jépi Robichaud révèle sagement son secret: « Il faut y aller un pas à la fois ». 

 

 

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